Repas de famille.

(Pour l’anniversaire de Tata Manou)


Tu as réuni là, autour de cette table

Tous ceux de tes parents qui pouvaient y venir

Pour la joie d’être ensemble à cette fête aimable

Pour ton anniversaire et pour le souvenir.



Moi j’y suis par le cœur et je vous vois très bien :

Ton frère aîné, sa femme et ta plus jeune sœur,

Ta fille, petite-fille, sans oublier les chiens,

Formant pour toi des vœux sincères de bonheur.



C’est une belle fête et l’on peut sans tristesse

Evoque les absents et les chers disparus.

Ils aimeraient, je crois, retrouver leur jeunesse

Dans ces gaies réunions qu’eux-mêmes ils ont vécues.



Si Léon était là, une légère ivresse

Lui ferait chanter faux des chansons un peu crues

Puis il irait dehors, goguenard, dans la rue

Sous le nez d’un agent débiter des fadaises.



Si Achille était là, vous discuteriez ferme,

En vous fâchant pour rire mais en criant beaucoup

Des bienfaits communistes et, pour y mettre un terme

Angèle menacerait de plus venir chez vous.



Si Marie était là, votre chère innocente

Avec brusquerie chantonnerait patois

Et, ne connaissant pas, se montrerait prudente :

Elle plisserait son nez, reniflant tous les plats.



Et si Georges était là, que pourrait-il te dire ?

Vous aviez le même âge, il était ton copain.

Il blaguerait, je pense, pour vous faire sourire.

Sourions avec lui, malgré notre chagrin.


Je me suis donc permis d’inviter à ta fête

Beaucoup plus de convives que tu n’avais prévu…

Ils ne font que passer, hélas, dans cette fête

Mais de nos souvenirs n’ont jamais disparu.