C’était un soir d’été, ceux qui portent le rêve,
Et moi j’allais rêvant lasse de ma journée.
Et quand je rejoignis ma maison dans la plaine
Seule dans ma chambrette alors je suis entrée.
La fenêtre entrouverte laissait voir la nuit sombre,
Les rideaux frissonnaient à la brise du soir.
Et soudain je tressaille, car j’aperçois une ombre
Se dressant toute blanche sur l’encadrement noir.
Je connaissais cette ombre et je la savais tendre
Car c’était mon amant qui venait pour l’adieu.
Et quand sous la fenêtre sa voix se fit entendre
Je m’approchais sans bruit des larmes plein les yeux.
Sa main me présenta une pâle fleur d’automne
Et je voyais ses yeux briller étrangement.
Quand j’eus sur mon corsage piqué la fleur d’automne
La rosée de nos pleurs la paraît tristement.
Le balcon était bas, et notre amour sincère.
Sa voix me murmurait : « Je t’aimerai
toujours ».
Et quand plus tard la lune entra par la fenêtre,
Elle surprit deux enfants qui jouaient à l’amour.
Gégée