Tristesse


J’ai rêvé de ciel, de fleur et d’amour,
J’ai aimé, j’ai haï follement tour à tour.
Mon âme vainement a cherché le repos,
Je n’ai jamais trouvé que des chagrins nouveaux.

J’ai vu finir mes rêves et finir l’été,
J’ai vu tomber les feuilles et la neige glacée,
Puis fleurir le printemps au milieu de la joie
Et mon cœur attristé attend toujours son Roi.

Gégée

En Amour


Pourquoi penser ? C’est la souffrance.
Pourquoi rêver ? C’est si trompeur.
Pourquoi pleurer ? La délivrance,
Vient de l’oubli et non des pleurs.

Gégée

L’adieu


C’était un soir d’été, ceux qui portent le rêve,
Et moi j’allais rêvant lasse de ma journée.
Et quand je rejoignis ma maison dans la plaine
Seule dans ma chambrette alors je suis entrée.

La fenêtre entrouverte laissait voir la nuit sombre,
Les rideaux frissonnaient à la brise du soir.
Et soudain je tressaille, car j’aperçois une ombre
Se dressant toute blanche sur l’encadrement noir.

Je connaissais cette ombre et je la savais tendre
Car c’était mon amant qui venait pour l’adieu.
Et quand sous la fenêtre sa voix se fit entendre
Je m’approchais sans bruit des larmes plein les yeux.

Sa main me présenta une pâle fleur d’automne
Et je voyais ses yeux briller étrangement.
Quand j’eus sur mon corsage piqué la fleur d’automne
La rosée de nos pleurs la paraît tristement.

Le balcon était bas, et notre amour sincère.
Sa voix me murmurait : « Je t’aimerai toujours ».
Et quand plus tard la lune entra par la fenêtre,
Elle surprit deux enfants qui jouaient à l’amour.



Gégée

L’Enfant


A quoi ressemble donc un enfant qui sommeille ?
Peut-on le comparer aux anges ou aux fleurs ?
Qu’est-il donc pour nous cet être qui s’éveille
A la vie, et ne connaît pas le malheur ?

Plus libre que l’oiseau qui dans le ciel passe,
Et plus fier que le vent qui parcourt l’espace.
Plus merveilleux encore que les contes de fées,
Il est l’enfant qui dort, dans la sérénité.

Gégée

Rêve d’Enfant


Un beau rêve d’enfant, un beau rêve tout rose,
Qui vient du paradis dans un berceau de fleurs,
Un beau rêve d’enfant, ce n’est pas autre chose
Qu’un abîme d’amour d’où sont exclus les pleurs.

Gégée