-
Allô ! Je voudrais C.H.A 30-91 s’il vous
plaît ! Oui, merci ! Allô, c’est toi, Jacques ? Allô, je demande
C.H.A 30-91 … Quel numéro êtes-vous, Monsieur ? Vous n’êtes pas un numéro,
vous êtes quelqu’un… Bien sûr, excusez-moi Monsieur, il s’agit d’une erreur.
-
Allô ! Mademoiselle je vous ai demandé C.H.A
30-91 et je n’ai pas obtenu ce numéro. Veuillez rappeler et soyez gentille de
faire attention… Si, Mademoiselle, il y a eu erreur. Je ne quitte pas, merci.
-
Allô ! C.H.A 30-91 ? Allô ! ce
n’est pas C.H.A 30-91 ? Oh ! C’est encore vous Monsieur
« quelqu’un ». Pardonnez-moi, je demande mon numéro et voilà deux
fois que l’on me met en communication avec vous. Oui, c’est très curieux, le
service est mal fait. Veuillez encore m’excuser, je vais refaire l’appel.
-
Comment, c’est inutile ? Mais, Monsieur, de
quel droit vous mêlez-vous…
-
Vous dites ? Vous vous branchez
volontairement sur cette ligne ? Monsieur, je n’apprécie que fort peu ce
genre de plaisanterie, veuillez vous retirer avant que j’appelle les
réclamations. Bonsoir, Monsieur.
-
Allô, Mademoiselle ! Ecoutez, je ne sais pas
si l’erreur vient de vous, mais je désire parler à mon mari. Oui, à ce numéro
C.H.A 30-91. Oui, c’est cela ! Je vous dis, Mademoiselle, que l’abonné que
j’obtiens n’est pas mon mari… Oui, Mademoiselle… Mais je ne sais pas,
moi ! C’est extrêmement déplaisant ! Bien, alors refaites le numéro,
demandez Monsieur Robin et passez-le moi si vous pouvez l’obtenir.
-
Mais enfin,
Mademoiselle, vérifiez par vous-même puisque je vous dis que vous faites
erreur. Bon, j’attends… Oui, Robin… Merci.
-
Allô ! Vous avez un Monsieur Robin au bout du
fil ? Vous l’avez eu tout de suite ? Ah ! bien, excusez-moi.
-
Allô, c’est toi, Jacques ? Il vient de
m’arriver une drôle d’histoire, figure-toi que je n’arrivais pas à avoir ton
numéro ! Dis, tu m’écoutes ? Allô, Jacques, tu m’écoutes ? Ce
n’est pas… Oh ! c’est trop fort ! Mais la téléphoniste… Ah !
vous avez répondu à la téléphoniste que vous étiez Monsieur Robin… C’est très
bien. Pourrais-je savoir, Monsieur, ce que vous faites dans le bureau de mon
mari et de quel droit…
- Ah ! De mieux
en mieux, vous n’êtes pas dans le bureau de mon mari et comme par hasard, par
trois fois, je tombe chez vous. Et où êtes-vous, Monsieur ? Votre adresse
intéressera sûrement les Pet T qui se feront un plaisir de vérifier
gracieusement votre ligne, je suppose qu’elle est en dérangement.
- Comment d’un autre
monde ? Vous venez d’un autre monde ? Très intéressant, mais vous
avez bien une adresse ? non, vous n’avez pas d’adresse. Peut-être un
numéro de téléphone, alors ? Non plus.
- Tiens !
Comment ? Vous dites que vous émettez et que vous vous branchez
directement de l’espace. Ecoutez, Monsieur, je vous trouve très drôle, mais
malheureusement, je n’ai pas de temps à perdre avec des fous de votre espèce.
Branchez-vous où vous voulez, mais libérez ma ligne, que je puisse avoir ma
communication.
- Ah ! C’est
nouveau : Vous avez quelque chose d’urgent à me dire ? Ecoutez,
Monsieur, dois-je vous rappeler que je ne vous connais pas et que moi aussi
j’aimerais parler à mon mari de façon urgente. Ah ? Il s’agit de mon mari,
c’est au sujet de mon mari que vous devez me parler.
- Mais, Monsieur,
comment voulez-vous que je vous prenne au sérieux, alors que vous vous
annoncez comme un habitant d’un autre
monde. C’est la vérité ? Et bien, tant mieux, la vérité est que je trouve
cette conversation ridicule et sans objet et que je vous serais très obligée de
bien vouloir, de vous-même, y mettre fin.
- Vous me suppliez
de vous croire et de vous écouter… Bien, je vous écoute, non, je ne vous crois
pas, mais je vous écoute pour avoir la paix. Allez-y…
- Alors, si j’ai
bien compris, vous êtes un Martien ! Et vous avez débarqué sur terre
entant que purs esprits. Quel dommage, j’aurais tant aimé vous connaître. Non,
rassurez-vous, je ne me moque pas, je réalise. Ensuite, vous avez pour mission
de détruire sur terre ce qui risque de nous nuire, c’est-à-dire les armes
atomiques, centres nucléaires, etc. …Et vous poussez la bonté d’âme jusqu’à
vouloir épargner nos misérables vies humaines… Et pour ce faire, vous employez
des moyens variés et discrets.
- Vous avez bien dit
que vous aviez provoqué ce matin le déraillement d’un train de marchandises qui
a bloqué la voie de Saclay, empêchant les ouvriers d’arriver à leur
chantier ? C’est tout bonnement merveilleux !
- Et ceux qui vivent
sur place, pouvez-vous me dire ce que vous vous comptez en faire ?
Ah ! Ils seront sacrifiés. En effet, c’est bien triste. Et mon mari, que
devient-il dans tout cela ? Ah ! bien, je dois l’avertir que j’ai eu
un accident et qu’il veuille bien rentrer d’urgence. C’est original et très
amusant… Mais si, je prends cela très au sérieux… Mais parfaitement, on ne peut
pas sacrifier sans remords un savant… En effet, il sera sûrement très surpris
et très honoré que vous désiriez sa collaboration… Je vous comprends
parfaitement.
- Ce que je ne
comprends pas, c’est pourquoi vous n’avez pas fait directement appel au
directeur du centre : Il aurait, de lui-même, évacué son personnel et vous
aurait épargné bien de la peine. Ah ! Il a refusé de vous écouter, il vous
a conseillé de vous adresser à l’hôpital de Charenton. C’est très drôle, c’est
tout à fait lui ! Je ne dois pas rire ? Avouez pourtant que cela en
vaut la peine ! Vraiment, vous êtes inimitable.
- Bien, maintenant
que je vous ai bien sagement écouté, vous allez me dire à qui j’ai l’honneur de
parler. Votre entrée en matière est originale et si vous désirez une
recommandation, je parlerai de vous à mon mari, il a de nombreuses relations.
Passez donc nous voir un de ces soirs, nous bavarderons ensembles des martiens…
Tiens, il a raccroché… Je me demande… Ce devait être un fou !
- Allô !
Mademoiselle, pourriez-vous me passer la gare de x…, s’il vous plaît ?
Merci. Allô ! voulez-vous me donner l’heure du prochain départ pour
Saclay, s’il vous plaît. Comment ? Un accident ? Ce n’est pas
possible… Pas de trains avant demain matin…Rien de grave… Un train de
marchandises. Bien, merci beaucoup.
- Allô !
Mademoiselle, voulez-vous me demander C.H.A 30-91. Oui il y a un peu plus d’une
heure et je n’ai pas pu l’obtenir. Je vous en prie, c’est très urgent.
- Allô !
Mademoiselle j’attends C.H.A 30-91, mais il y a plus de cinq minutes,
Mademoiselle. Il ne répond pas ? Mais enfin je vous dis qu’il y a
quelqu’un, ce sont des bureaux. Insistez, je vous en prie… Mais
renseignez-vous, je ne peux quand même pas faire votre travail… Oui, j’attends.
- Allô ! Que
dites-vous ? Mais ce n’est pas possible ! Ce n’est pas vrai ! Le
central est détruit à la suite d’une explosion… Vérifiez, Mademoiselle, par
pitié. Vous dites, vous êtes sûre que le Central du centre de Saclay vient
d’être détruit par une formidable explosion ! Oh ! Mais
renseignez-vous, que s’est-il passé ? Demandez s’il y a des victimes,
faites quelque chose, voyons, ce n’est pas vrai ! Allô ! Mademoiselle, ne coupez pas,
Allô ! Allô, Mademoiselle, Mademoiselle, M-a-d-e------
Gégée
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