A ma filleule


Aux enfants l’on raconte, dans de vieilles histoires
Que des marraines fées penchées sur les berceaux
Donnent à leurs filleuls, s’aidant d’anciens grimoires,
Des talents merveilleux, de fabuleux cadeaux…

Que pouvais-je donc faire pour servir la légende
Pour toi que j’ai tenue sur les fonts baptismaux ?
Aucun anneau magique, nulle magnifique offrande !
Alors je t’ai légué l’amour des animaux.

C’est un pauvre cadeau, mais tu as su apprendre
Qu’il y a de la joie à sentir sous sa main
Se glisser un museau qui veut vous faire comprendre
Qu’on vous aime beaucoup, que l’on est un copain.

C’est pourquoi aujourd’hui, pour ton anniversaire
Et pour notre plaisir, nous parlerons de chiens.
Je raconterai ceux qui ont su tant te plaire
Que tu aimes beaucoup, qui te le rendent bien.

Elle s’appelait Kina, elle était à ton frère.
Oh ! Comme il a pleuré quand vous l’avez perdue.
Tu étais bien petite, tu ne t’en souviens guère,
Et pourtant avec lui tu as prié Jésus,

Demandant qu’il vous rende votre amie, votre chienne
Offrant tous vos jouets pour retrouver Kina
Vous ne pouviez savoir que jamais ne reviennent
Tous ceux que nous aimons, disparus ici-bas.

Ensuite vous avez eu les deux chiennes jumelles.
L’une s’appelait Flèche, l’autre se nommait Flika,
Flika la douce et Flèche la fidèle
Celle-ci la robe noire, et grise celle-là.

Flèche la courageuse et Flika la craintive
Fuyant les autres chiens mais non pas l’étranger
Toutes les deux d’accord et sur la défensive
Pour protéger leur maître…ou s’en faire caresser.

Et puis voici Vinka, dressant sa tête altière
Superbe, elle a la race du berger allemand
Mais elle n’a qu’un seul maître, son dieu, c’est votre père.
Hors de sa vue elle pleure, comme un petit enfant.

Cependant dans son cœur elle a fait une place
A ce petit démon qui a pour nom Kinou.
La chienne de votre mère a toutes les audaces
Et toutes les tendresses quand il s’agit de vous.

Elle est blanche et barbue : Une petite chèvre !
Remuante et têtue et n’ayant goût qu’aux jeux
Inventant des bêtises et ne faisant la trêve
Que pour mieux vous fêter en remuant sa queue.

Les chiens sont inférieurs à la race humaine,
On ne peut le nier et nous savons pourtant
Qu’elles ont un grand cœur pur, ces bêtes qui nous aiment,
Et je ne pourrais pas, des hommes, en dire autant.



           Pour les dix-huit ans de ma chère Câline, ma petite filleule.

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